In memoriam Etienne RENAUD


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homélie enterrement Claude Brisset, 29 avril 2006

Claude a pris le chemin de toute la terre, selon l'expression biblique.

La mort est l'événement le plus universel, le plus assuré de notre vie.

Et pourtant, elle nous prend toujours au dépourl.u, surtout quand les circonstances sont si
brusques. Personne n'est préparé à vivre sans ceux qu'il aime. I1 faut accepter de vivre en
sachant qu'une partie de soi s'est éteinte. Et il faut un passage douloureux, qu'on appelle le
deuil, pour naître à une autre forme de relation, une présence au cæur même de l'absence. La
foi nous rappelle que tout amour vrai porte en lui-même une dimension d'éternité.

La mort si totalement imprévue de Claude nous laisse sur un cliché, comme un arrêt- sur -
image : Vati, jouant au foot avec son petit-fils dans le soleil du soir, Vati, grand-père
convaincu, fier de ses petits-enfants.

Mais la mort a aussi cette propriété de rassembler en un bouquet unique, comme un
kaléidoscope, toutes sortes de souvenirs, d'images glanées au fil de la vie. Et chacun de nous
garde précieusement dans son cæur sa propre collection. Pour moi, Claude a d'abord été le
scout aîné du quartier Saint Sulpice qui s'intéressait à une certaine cheftaine, rue Madame et
aussi dans le sympathique voisinage des Damps.

Puis c'est l'image de l'ingénieur EDF, toujours prêt à vous faire un amphi sur une filière
nucléaire. C'est aussi le lecteur attentif du « Monde », l'épluchant chaque jour de A à Z ;
Le bricoleur domestique méticuleux, vous expliquant en détail tel mode d'emploi, et dans les
effeurs de mise en æuvre, plus indulgent pour son beau-frère que pour sa femme.

I1 est aussi le fils aîné fidèle, attentif à soutenir sa mère, et nous pensons particulièrement à
elle aujourd'hui, qui n'a pas pu venir.

Claude, c'est le chrétien d'une loyauté sans faille, qui a toujours tenu à vivre et approfondir sa
foi comme une boussole infaillible au milieu des courants contraires.

Pour moi, personnellement, j'ai toujours senti Claude partie prenante de ma vocation et de
mon itinéraire, avec cette sensibilité à vif qui lui faisait piger les situations.

Pour nous tous, il est le patriarche de Primel-Trégastel, qui, au fil des alrs, a su tisser avec
Marie, par leur affection et leur dévouement, toute cette colonie familiale, et je sais que tous
ceux qui grâce à eux sont devenus Plouganistes d'adoption, sont là et qu'aujourd'hui leur
cæur est débordant de reconnaissance. Le grain qui meurt porte beaucoup de fruits.

Et bien sûr, nous gardons tous l'image du navigateur, héritier de multiples chromosomes
marins, traversant seul l'Atlantique, aventure spirituelle autant que sportive. Et j'imagine
volontiers Marie et ses enfants apercevant cette minuscule petite voile venant de l'horizon
dans l'immensité de la mer.

Au retour il a essuyé de terribles coups de chien et il en parlait comme d'un nouveau baptême.
Un moment, le voyant transformé après avoir réalisé son rêve, j'ai pensé qu'il avait abordé la
plage de la sérénité. Mais d'autres tempêtes l'attendaient encore.

Et voilà, Claude, que tu as rejoint définitivement le port, trouvant enfin cette paix tant
recherchée, cette immense paix que seul Dieu peut donner.

Me vient à l'esprit cette parole de Saint Augustin : « Tu nous a fait pour toi, Seigneur, et notre
coeur est sans repos jusqu'à ce qu'il repose en toi ».


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